Bienvenue au Pavillon Panda

Je dois commencer par un mea culpa : je reconnais que j’ai tendance à critiquer très facilement le gouvernement à cause de son incompétence crasse et aujourd’hui je le regrette.

Je taille, je taille mais quand j’en ai besoin je peux toujours compter sur la Macron team pour me donner des idées d’article et je ne pourrais jamais assez les remercier pour ça.

Je commençais sérieusement à être en dèche d’inspiration, à deux doigts d’abandonner la tenue de ce blog en attendant le miracle qui me ramènerait dans le chemin de mes articles extraordinaires habituels quand soudain… tonnerre divin et musique séraphine !

J’ai déjà mentionné le sujet mais, si vous n’avez pas Twitter et que vous fuyez BFM comme la peste (quelle idée voyons, une chaîne de cette qualité), vous avez peut-être loupé le nouveau feuilleton français dont les droits seront bien rachetés par Netflix : les dîners clandestins au Palais Vivienne.

(dans les faits, aller dîner dans des restau clandestins semble être la résistance 2.0 de la bourgeoisie parisienne mais je vais me concentrer sur le Palais Vivienne parce que son propriétaire, Pierre-Jean Chalençon, ressemble à un Michel Polnareff acheté sur Wish et que son chef, Christophe Leroy, a l’air d’avoir appris la cuisine via un exemplaire de La Cuisine Pour Les Nuls auquel il manquait des pages)

Si vous faîtes partie de ces gens complexés par leur talent culinaire, je vous invite une nouvelle fois à aller sur sa page Instagram @chefchristopheleroy histoire de booster votre confiance en vos capacités (et de voir à quoi ressemble des gnocchis cramées vendues plusieurs centaines d’euros, dans un intérêt purement sociologique bien sûr).

 

Pour vous résumer les 4 premières saisons : M6 a fait un reportage sur les restaurants clandestins de luxe qui choisissent d’organiser des soirées privées réservées à une élite désireuse d’échanger ses miasmes dans un décor plein de dorures et de vaisselle qu’on n’a pas à laver. Si l’on en croit plusieurs participants, des ministres auraient même été vus à ces soirées (depuis c’est Hortefeux qui s’est dévoué en reconnaissant sa participation à un diner « qui avait toutes les apparences de la légalité », exactement comme quand je me fais gauler à fumer une cigarette composée de plantes « Ah mais elle avait pourtant toutes les apparences de la légalité »). Pierre-Jean Chalençon et Christophe Leroy ont d’abord nié en bloc, oubliant malencontreusement que leur Instagram était blindé de photos de ces fameuses soirées (dommage que Xavier Dupont de Ligonnès ne soit pas aussi communicatif, de nombreux terrassiers amateurs n’attendent que ses conseils). Quand ils ont remarqué le peu d’efficacité de leur dénégation, ils ont tenté une nouvelle technique plutôt audacieuse : poisson d’avril !

(toi aussi tu te rappelles la fois où t’as posté 50 photos de soirées qui en fait n’ont pas eu lieu juste pour faire une blague à M6 ? Moi non plus mais ça a l’air marrant)

Savoir que des membres du gouvernement s’offraient des légumes surgelés vendus trop chers a suscité un mélange de pitié et de colère chez une grande majorité des Français, qui aimeraient aussi pouvoir retourner au restaurant pour enrichir leur Instagram.

Pour éviter un mouvement des Nappes Tâchées, le gouvernement a décidé de communiquer avec son efficacité coutumière en envoyant… Marlène Schiappa.

(et y a même pas de blague)

Alors que Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et nommément cité par Pierre-Jean « Marilou » Chalençon comme un des « bénéficiaires » (notez les guillemets) de ses dîners, a nié être au courant de quoi que ce soit, Marlène a décidé que le meilleur moyen de calmer le jeu était encore d’aller sur un plateau télé balancer que Gabby avait bien reçu une invitation (et donc qu’il avait menti) mais qu’il l’avait décliné parce que c’était un mec sérieux (même si parfois il ment un peu).

(On imagine tous le message qu’elle a envoyé à Attal juste avant son intervention « T’inquiètes Gab, je gère 😉 »)

Le problème bien sûr c’est qu’Attal n’aurait pas dû se contenter de décliner l’invitation, il aurait dû dénoncer les faits auprès des autorités compétentes (vu leur entrain à coller des amendes au premier rosé sur une plage venu, elles auraient pu être intéressées) ce qui donne comme un arrière-goût de complaisance mal venue envers les plus riches.

Dans la dernière saison, Marlène Schiappa a décidé de faire vœu de silence jusqu’à la fin de ses jours (malheureusement non) et le Michel Polnareff light a été invité sur TPMP (vu que c’est là que finisse tout ceux qui un jour ou l’autre se retrouvent au cœur d’une polémique, peut-être que si Hanouna invitait officiellement Dupont de Ligonnès on aurait enfin le fin mot de l’histoire) et a dit des choses qui devaient sûrement être très intéressantes (« En fait je suis un visiteur d’une autre galaxie et nous sommes immunisés contre toutes les maladies, c’est pour ça ») mais malheureusement j’ai loupé cet épisode.

(j’attends le résumé au début de la prochaine saison)

Ce que j’ai retenu par-contre c’est qu’on peut vendre des plats mal présentés et trop cuits pour plusieurs centaines d’euros et ça, ça ne peut qu’intéresser la chômeuse que je suis ! Moi qui ait toujours naïvement cru qu’il fallait avoir des compétences pour tenir un restaurant… à force de regarder Cauchemars en cuisine, voyez les bêtises que la télé m’a mis en tête !

Je vous propose donc en exclusivité les premiers plats de mon Palais Panda, que Christophe Leroy n’hésitera pas à copier prochainement pour son prochain poisson d’avril :

 

En entrée…

 

Délice de cacahouètes soufflées au jambon du pays  – 75€

 

Laissez-vous tenter par ces petites bouchées croustillantes dans lesquelles le croquant de la cacahouète se mêle avec délicatesse à la force d’une authentique charcuterie de terroir !

 

 

Le plat de résistance…

 

Méli-mélo de légumes de saison parfumé aux épices orientales  – 105€

 

La douce fermeté du pois chiche alterne parfaitement avec la tendresse langoureuse des petits pois et l’énergique croquant de jeunes carottes facétieuses.

 

 

Et pour finir…

 

Douceur aux trois chocolats et leurs bonbons anciens à la banane  – 54€

 

Comme rien ne conclue mieux un dîner de fin gourmet qu’une note sucrée, la cheffe vous propose ces petites gourmandises qui allie la finesse d’un grand chocolat à la douceur acidulée de bonbons à la banane qui vous feront retomber en enfance !

En espérant que ces plats vous mettent l’eau à la bouche, le Palais Panda est ouvert tous les jours dans une parfaite apparence de légalité et vous offre un magnifique écrin de parquet stratifié et d’insonorisation défectueuse pour vos repas clandestins de Jean Moulin cuvée 2021 !

 

La cheffe et toute son équipe d’une personne vous attendent avec impatience.